Depuis le jour où Allah, le Très Haut, ordonna à Son ami intime, Ibraahiim (Abraham), ‘Alaihi Assalam, d’appeler les gens à accomplir le Hadj, les cœurs ne cessent d’aspirer à visiter cette Maison et cette terre bénies, et les gens continuent à déferler et à affluer de tout chemin éloigné, en réponse à l’appel d’Allah, Exalté soit-Il.

A cet égard, Ibn `Abbaas, qu'Allah soit satisfait de lui et de son père, a dit  « Lorsqu’Ibraahiim eut achevé la construction de la Maison (Ka`ba), il reçut l’ordre de faire une annonce aux gens pour le Hadj. Il dit alors

- ‘Ô, mon Seigneur ! Ma voix ne sera-t-elle pas trop faible pour leur parvenir ’

- ‘A toi d’appeler et à Moi de leur transmettre ta voix’, lui assura Allah, Exalté soit-Il.

Ibraahiim dit alors

- ‘Ô gens ! Le Hadj à l’Antique Maison vous a été prescrit. Acquittez-vous-en donc !’

Toutes les créatures entre le ciel et la terre entendirent son appel. Ne voyez-vous pas les gens déferler des régions les plus lointaines de la terre en répétant  ‘Labbayk Allahoumma Labbayk’ (Ô Allah ! Me voici répondant à Ton appel) ! »

Allah, Exalté soit-Il, prescrivit l’obligation du Hadj pour que celui qui en possède les moyens parmi Ses serviteurs l’accomplisse une fois dans sa vie, tel qu’Il, Exalté soit-Il, le confirme par Sa parole (sens du verset)

« Et c’est un devoir envers Allah pour les gens qui ont les moyens, d’aller faire le pèlerinage de la Maison » (Coran 297)

En effet, le Hadj est une des obligations religieuses que nul Musulman n’est sensé ignorer.

Allah, Exalté soit-Il, accorda une récompense et une rétribution énormes à celui qui s’acquitte de ce devoir, ce qui stimule le zèle du Musulman et l’incite à s’adonner à ce culte, la joie au cœur, plein d’ardeur, désirant la récompense et le pardon d’Allah, Exalté soit-Il, et tout ce qu’Il promit aux visiteurs de Sa vénérable Maison. D’ailleurs, nombreux sont les textes traitant des mérites du Hadj et de la `Omrah, comme, entre autres  « Le Hadj efface tous les péchés précédents ».

Le Hadj est l’un des moyens les plus éminents pour expier ses fautes et ses péchés. Lorsque le serviteur d’Allah, Exalté soit-Il, accomplit un Hadj pieux, il retourne aussi purifié de ses péchés que le jour où sa mère l’a mis au monde. C’est ce que confirme le Hadith narré par Abou Horayrah, qu'Allah soit satisfait de lui, qui dit  « J’ai entendu le Prophète, Salla Allahou `Alaihi wa Sallam, dire

‘Celui qui aura fait le pèlerinage sans commettre d'actes impudiques, ni de désobéissances, en reviendra absous de ses péchés, tel qu'il était le jour où sa mère l'a enfanté’ » (Boukhari)

A cet égard, Ibn Hadjar, qu'Allah lui fasse miséricorde, fit ce commentaire  « Le sens explicite du Hadith est que tous les péchés du pèlerin, mineurs ou majeurs, lui seront entièrement pardonnés ».

Toutefois, ce pardon est conditionné – selon le texte du Hadith – par l’absence d’actes impudiques et de péchés.

Dans ce contexte, un Hadith Sahih fut rapporté au sujet de la conversion de `Amr ibn Al-`Aas, qu'Allah soit satisfait de lui, qui vint trouver le Prophète, Salla Allahou `Alaihi wa Sallam, pour embrasser l’Islam mais voulut d’abord mettre une condition à sa conversion, à savoir que tous ses péchés préalables commis lors de sa période d’idolâtrie lui soient entièrement pardonnés. Là, le Prophète, Salla Allahou `Alaihi wa Sallam, lui indiqua trois actes dont un seul suffit pour que son auteur voie tous ses péchés et ses fautes précédents entièrement pardonnés.

A cet égard, `Amr ibn Al-`Aas, qu'Allah soit satisfait de lui, dit  « Quand Allah fit pénétrer l'Islam dans mon coeur, je vins trouver le Messager d’Allah, Salla Allahou `Alaihi wa Sallam, et lui dis

- ‘Tends la main, que je te fasse acte d'allégeance !’

Il tendit la main mais je retins la mienne. Il dit alors

- ‘Qu'as-tu donc  Ô `Amr!’

- ‘J'ai mes conditions’, lui dis-je.

- ‘Et quelles sont-elles ’ me demanda-t-il.

- ‘Mon absolution’.

- ‘Ne sais-tu donc pas que la conversion à l'Islam efface tous les péchés qui l’ont précédée, de même que la Hidjrah (l’émigration) et le pèlerinage ’ » (Mouslim).

Il compta donc le Hadj parmi les pratiques cultuelles qui mènent au pardon de tous les péchés qui l’ont précédé.

Le Hadj accepté est récompensé par le Paradis

Allah, le Très Haut, promit à Ses serviteurs de les récompenser s’ils lui obéissent, et leur promit le Paradis comme récompense du Hadj et pas moins que cela. C’est ce que confirma le Messager d’Allah, Salla Allahou `Alaihi wa Sallam, dans son Hadith narré par Abou Horayrah, qu'Allah soit satisfait de lui, où il dit

« La 'Omrah efface les péchés jusqu'à la `Omrah suivante. Le Hadj pur de tout péché n'a d'autre récompense que le Paradis » (Boukhari et Mouslim).

Néanmoins, cette récompense est conditionnée par le fait que le Hadj soit accepté, autrement dit, le Paradis n’est pas la récompense prévue pour tout Hadj mais seulement pour le Hadj accepté, qui est conforme à la Charia aussi bien au niveau des œuvres que du credo ; un Hadj qui ne soit aucunement entaché de polythéisme, de péchés, d’actes impudiques ou de transgressions des ordres d’Allah, Exalté soit-Il.

Un des indices caractérisant le Hadj accepté est que le Musulman après le Hadj soit dans une situation meilleure qu’auparavant, comme le prouve le verset où Allah, le Très Haut, dit « Quant à ceux qui se mirent sur la bonne voie, Il les guida encore plus et leur inspira leur piété ». (Coran 4717)

A cet égard, Al-Hassan Al-Basri, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit  « Le Hadj accepté consiste en ce que le pèlerin retourne en faisant preuve de renoncement à ce bas monde et d’aspiration à l’Au-delà ».

Comme conclusion générale au sujet du Hadj accepté, Al-Qortobi, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit  « Il s’agit du Hadj conforme aux rites, et par lequel le pèlerin s’est acquitté de ce qui lui est prescrit de la manière la plus parfaite possible ».

Le Hadj compte parmi les meilleurs actes de bienfaisance

Les actes vertueux sont nombreux et diversifiés, mais ils ne sont pas tous sur un pied d’égalité au niveau du mérite et de la récompense promise. Etant donné que la vie est courte et que le serviteur d’Allah, Exalté soit-Il, risque de rester perplexe face aux nombreuses opportunités d’œuvres pies qui s’offrent à lui, il lui est indispensable de s’instruire au sujet des degrés de mérites de ces actes vertueux, et ce dans le but de se rapprocher d’Allah, Exalté soit-Il, par les actes qu’Il aime le plus et qu’Il privilégie par rapport à ceux qui ont un statut et un mérite moindres.

Le Prophète, Salla Allahou `Alaihi wa Sallam, classa ces bienfaits dans un Hadith rapporté par Abou Horayrah, qu'Allah soit satisfait de lui, lorsqu’on l’interrogea  

- « Quelle est l'œuvre la plus méritoire  »

- « La foi en Allah et en Son Messager », répondit-il.

- « Et quoi d'autre encore  », lui demanda-t-on.

- « Le Djihaad dans le sentier d’Allah », ajouta-t-il.

- « Et quoi d'autre encore  »

- « Un pèlerinage accepté », déclara-t-il.

A cet égard, un des Salafs (pieux prédécesseurs) commenta en explicitant la raison pour laquelle le Hadj a été privilégié et caractérisé par ce statut éminent  « Lorsque je me consacrai à examiner les œuvres vertueuses, j’ai trouvé que la prière impliquait un effort physique mais ne coûtait rien au niveau de l’argent, de même pour le jeûne. Or, le Hadj est un acte cultuel où l’effort financier et l’effort physique se conjuguent, c’est pourquoi j’ai constaté qu’il était meilleur ». Le Hadj est donc un acte cultuel d’ordre financier et physique.

Le Hadj est un Djihaad

Il y a plusieurs genres et plusieurs niveaux de Djihaad, comme, entre autres  le Djihaad par les biens, par les personnes, par la langue et la parole, et par la lutte que livre l'homme contre les passions de l'âme afin d’obéir à Allah, Exalté soit-Il. C’est dans le Hadj que s’illustre ce genre de Djihaad de la manière la plus claire car il implique un effort physique qui va de pair avec la dépense des biens dans le sentier d’Allah, Exalté soit-Il.

En effet, Allah, Exalté soit-Il, prescrivit le Hadj comme type de Djihaad accessible à toute personne faible incapable de combattre dans le sentier d’Allah. C’est justement ce que `Aïcha, qu'Allah soit satisfait d’elle, rapporta dans le Hadith où elle dit au Messager d’Allah, Salla Allahou `Alaihi wa Sallam

- « Ô Messager d’Allah ! Le Djihaad est à nos yeux l'oeuvre la plus méritoire. Pouvons-nous y prendre part  »

- « Vous avez pour vous (les femmes) le meilleur Djihaad (guerre sainte), à savoir le Hadj pur de tout péché », lui affirma-t-il. (Boukhari)

Les Compagnons, quant à eux, observaient les différents types de Hadj. `Omar, qu'Allah soit satisfait de lui, dit à cet égard  « Lorsque, de retour du combat dans le sentier d’Allah, vous ôtez vos selles et préparez vos bagages dans le but d’accomplir le Hadj, c'est l’un des deux Djihaads dans le sentier d’Allah ».

Ibn Mas`oud, qu'Allah soit satisfait de lui, disait également à ce sujet  « Rien ne vaut une bonne selle et des bagages. On selle son cheval pour combattre dans le sentier d’Allah, et l’on emporte ses bagages à dos de chameau pour accomplir le Hadj ».

Tout ceci, entre autres, illustre le statut éminent de cette obligation en Islam et son importance dans la vie de tout Musulman.

Le Hadj est source de richesse et de compensation multiple pour les dépenses engagées.

Il se peut que l’homme s’imagine qu’il verra ses biens diminuer s’il les dépense pour accomplir le Hadj ou la `Omrah, et qu’il se trouvera ainsi dans le besoin et vivra dans la pauvreté. Le Prophète, Salla Allahou `Alaihi wa Sallam, afin de dissiper cette illusion et cette crainte, indiqua que l’argent dépensé pour accomplir fréquemment le Hadj et la `Omrah menait à la prospérité et repoussait la pauvreté, avec la permission d’Allah, Exalté soit-Il. A cet égard, Ibn Mas`oud, qu'Allah soit satisfait de lui, rapporta un Hadith Sahih où le Messager d’Allah, Salla Allahou `Alaihi wa Sallam, dit

« Accomplissez fréquemment le Hadj et la 'Omrah, car leur accomplissement fréquent élimine la pauvreté et les péchés, de la même façon que le soufflet de forge élimine les scories du fer, de l’or et de l’argent. » (Ahmad)

De même qu’Il promit à Son serviteur de l’indemniser pour les dépenses qu’il a faites lors du Hadj et de multiplier ses biens dans ce bas monde, Allah, Exalté soit-Il, lui promit également de multiplier la récompense prévue pour ces dépenses comme c’est le cas des dépenses dans le sentier d’Allah. A ce sujet, le Prophète, Salla Allahou `Alaihi wa Sallam, dit, d’après Boraydah, qu'Allah soit satisfait de lui  « Le dépense engagée pour accomplir le Hadj vaut sept cents fois la dépense dans le sentier d’Allah » (Ahmad  Hassan).

Allah donne au pèlerin Sa garantie et Sa protection

Etant donné que le pèlerin risque de courir des dangers, d’être en proie à la crainte et par suite, de s’abstenir de s’acquitter de cette obligation, Allah, Exalté soit-Il, donna Sa garantie et Sa protection, aussi bien dans ce bas monde que dans l’Au-delà, à celui qui quitte sa demeure dans le but d’entreprendre le Hadj et de répondre à l’appel de son Seigneur. Dans ce bas monde, s’il regagne son pays et rejoint sa famille, il retournera avec une récompense et une rétribution. Si jamais il meurt avant de rentrer chez lui, il sera ressuscité dans le même état qu’à sa mort.

En effet, celui qu’Allah, Exalté soit-Il, entoure de Sa protection n’aura rien à craindre. A cet égard, le Prophète, Salla Allahou `Alaihi wa Sallam, dit dans son Hadith Sahih rapporté par Abou Horayrah, qu'Allah soit satisfait de lui

« Les hôtes d'Allah sont au nombre de trois  le combattant (dans le sentier d'Allah), le pèlerin et celui qui effectue une `Omrah » [Abou Na`iim (Al-Albaani  Sahih)]

Ibn ‘Abbaas, qu'Allah soit satisfait de lui et de son père, rapporta le Hadith où le Messager d’Allah, Salla Allahou `Alaihi wa Sallam, dit à propos du pèlerin qui, tombé de son chameau, se brisa le cou et mourut sur-le-champ

« Lavez-le avec de l'eau et du lotus, ensevelissez-le dans ses deux pièces d'étoffe ; mais ne lui couvrez surtout pas la tête ; car, le Jour du Jugement Dernier, Allah le ressuscitera en train de prononcer la Talbiyah » (Boukhari et Mouslim).

Les pèlerins sont les visiteurs d’Ar-Rahmaan (TSNA[1]  le Miséricordieux)

Ibn `Omar, qu'Allah soit satisfait de lui et de son père, rapporta le Hadith où le Prophète, Salla Allahou `Alaihi wa Sallam, dit

« Le Modjaahid (combattant dans le sentier d’Allah) et le pèlerin sont les visiteurs d'Allah, Il les a invités et ils ont répondu à Son invitation, et s'ils L'invoquent, Il exaucera leurs invocations » [Ibn Maadjah (Al-Albaani  Sahih)].

Quel honneur que celui d’être un hôte d’Ar-Rahmaan, Exalté soit-Il !! Et quelle générosité que celle du Créateur lorsqu’Il exauce l’invocation de Son serviteur.

C’est certes d’Allah, Exalté soit-Il, que dépend la réussite.

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